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Affichage des articles du février, 2024

Henri Bosco, L'enfant et la rivière.

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Henri Bosco, L'enfant et la rivière , Gallimard jeunesse 2007 (1945)       La rivière est bien souvent une invitation à la rêverie. C'est par elle que Bosco nous invite à nous évader. La rivière, d'eau vive ou dormante, insolite endroit où l'on apprend autant sur soi-même que sur le monde, ouvre l'espace et appelle au dépassement de soi.        Henri Bosco le dit, d'emblée, avec une phrase simple mais dont la portée est poétique : « Mais au-delà coulait une rivière ». On pense, bien sûr au roman de Norman Mc Lean Au milieu coule une rivière , traduction française de La rivière du 6ème jour. Cependant, celle de Bosco ne clôt ni l'espace ni le temps. Elle n'est pas donnée aux hommes pour être comme la terre, moissonnée, ce n'est pas un reliquat, un témoignage archéologique du Paradis perdu. Non, la rivière d'Henri Bosco, vous appelle, irrésistiblement, elle exerce une séduction incontrôlable, irrépréhensible. Elle a une âme, une force, un c...

Philippe Nicolas. L'enchantement de la rivière.

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    Philippe Nicolas . L'enchantement de la rivière. Petit bréviaire de la pêche à la mouche , Ed. Transboréal, Coll. « Petite philosophie du voyage », 2009.   Philippe Nicolas est un pêcheur à la mouche de ceux qui vivent leur passion ou que la passion fait vivre. C'est pour cela qu'il est bon de le lire. Son petit livre, qu'il appelle aussi son bréviaire, rend hommage à la rivière que le pêcheur peut célébrer de vêpres à complies c'est-à dire du coup du matin au coup du soir. Il y a de la religiosité dans sa démarche. Cheminer le long des cours d'eau fait penser, réfléchir et marcher, mais amène aussi à se penser par besoin et par juste retour des choses. C'est un appel, un enchantement, une sorte d'enthousiasme que le lieu géographique, la rivière, peut faire naître chez qui sait lui être attentif : « Rivières vous m'enchantez » écrit-il.        Faut-il être initié pour cela ? Certainement, mais pas à la manière d'une communauté secrèt...

John Gierach, Le Traité du Zen et de l'art de la pêche à la mouche.

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  J ohn Gierach, Le Traité du Zen et de l'art de la pêche à la mouche, Editions Gallmeister, 2009   Qui y a-t-il de zen dans l'art de la pêche ? Parcourir les berges des rivières, fabriquer des mouches, les envoyer voler au-dessus de l'eau ? ou bien ferrer des poissons, batailler avec eux ? Un peu de tout cela certainement, mais pas seulement. John Gierach y ajoute l'amitié, celle qu'il prodigue à ses amis et celle qu'il noue avec ses lecteurs. Et, c'est bien l'intérêt qu'il y a à lire Gierach. Il vous prend par le bras pour vous montrer comment les gestes, les habitudes, peuvent prendre avec lui une tournure poétique et contemplative. Mieux, il vous place dans le récit et vous êtes à ses côtés, les waders dans la rivière en train de pêcher. Il vous prête une canne en bambou refendu couleur herbe sèche avec un porte moulinet en noyer cendré (l'auteur est un sentimental) et même sa boîte à mouche, et bien sûr, vous prenez la plus belle, une Ada...